09 mai 2007

Afghanistan: Comment lire un communiqué de presse?

Les élections présidentielles françaises n'ont pas arrêté le cours du monde.
Certains développements hors de l'Hexagone se sont même accélérés.

Il est temps, donc, d'abandonner les discussions sur la question des voitures brûlées dans les faubourgs, et aussi celles sur les choix de villégiature du président élu.

Ce sont les séquelles attendues. Qui aurait pu attendre autre chose des intellos excités qui ne se rendent même pas compte que les rebelles des cités sont décidément plus réalistes qu'eux. Qui aurait pu attendre autre chose d'un parvenu devenu président, qu'il se laisse fêter par ses patrons?

Entamons l'exercice, par exemple, de lire entre les lignes d'un communiqué de Reuters, publié aujourd'hui par "Le Monde":

21 afghans tués dans un bombardement de l'Isaf dans le Sud
Reuters 09.05.07 | 14h18

KANDAHAR, Afghanistan (Reuters) - Un bombardement aérien de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf, placée sous le commandement de l'Otan) a tué 21 civils, parmi lesquels des femmes et des enfants, rapporte le gouverneur de la province d'Helmand.
Le raid, mardi soir, a visé des habitations de la localité de Sangin, où les troupes de l'Alliance atlantique traquaient des rebelles taliban ces dernières semaines, a déclaré à Reuters [le gouverneur de la provice d'Helmand, HR] Assadullah Wafa.
"La nuit dernière, les forces de l'Otan ont mené une opération à Sangin et à la suite de ce bombardement 21 civils, dont des femmes, des enfants et des hommes, ont été tués", a-t-il dit.
La France a déployé mille commandos dans le Sud de l'Afghanistan et elle participe aussi aux fréquents raids aériens avec un contingent de Mirages. Le communiqué ne dit rien sur la nationalité des avions de combat qui ont exécuté ce raid. Apparemment, la mort d'un soldat américain, impliqué dans une action non détaillée à Sangin, a provoqué une intervention à peine ciblée des avions de combat à leur disposition, comme c'est devenu l'habitude. L'histoire ne dit pas non plus, si l'intervention américaine faisait partie de l'ISAF (force d'intervention internationale, menée par l'OTAN avec mandat des Nations-Unies) ou si c'était la nébuleuse offensive américaine, menée en parallèle.
Tandis que les Allemands refusent carrément de s'impliquer dans la guerre civile et la répression aveugle dans le Sud de l'Afghanistan, la France continue (comme les Hollandais) à soutenir une sale guerre, en se cachant derrière l'OTAN et le blocage efficace des médias qui existe en Afghanistan.
Wafa a déclaré qu'à sa connaissance les taliban n'avaient pas subi de pertes.
L'Otan dément avoir mené une opération dans cette zone. Un soldat de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis a été tué à Sangin mardi soir.
Un porte-parole de l'armée américaine a dit avoir été informé de cet incident dans lequel des civils ont été tués mais à sa connaissance les seules autres victimes sont des combattants rebelles.
Et voici la confirmation: L'OTAN n'est pas au courant. Les Américains le sont, mais nient la réalité. Ce qui signifie, que c'est eux qui ont appelé les avions, rien que pour se venger sur des civils pour la mort d'un de leurs soldats.

La conséquence? La population de la région se prépare à une guérrilla meurtrière comme elle en a menée contre les Russes. Les actes terroristes des Occidentaux se multiplieront. L'influence des "talibans" (Salafistes inspirés par un extrémisme qui n'est pas indigène), et, finalement, d'Al Qaeda, croîtra.

La France sarkozienne, imitera-t-elle l'Angleterre de Blair ou l'Allemagne de Merkel?

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06 mai 2007

Sarkozy a gagné. Et puis?

Je n'étais pas un fan de Ségolène Royal. Je l'avais vue à une rencontre des jeunes entrepreneurs français en Bourgogne, en 1994. Elle n'entrait pas dans mes préférences.
Je n'avais pas confiance, mais je l'aurais préférée, évidemment, à Sarkozy. Elle n'a pas su imposer les solutions qui s'imposent. Ce n'est pas de sa faute. C'est la faute des Socialistes, qui ne l'ont pas assez soutenue.
Nous, nous en avons, de ces solutions. Il faut les mposer. Il faut se les imposer. Il faut les imposer à eux.
Ne perdons pas le courage. C'est de nous qu'ils auront besoin, finalement.

04 mai 2007

Les "Roaming Charges": Attention - les gouvernements capitulent devant les entreprises-télécom!

En mars, la réunion en Allemagne des ministres du TéléCom s'est déclarée d'accord avec un tarif-maximum pour les appèls mobiles inter-européens. Celui-ci devrait se situer entre 30 et 45 eurocentimes pour un appèl envoyé et de 20 centimes pour un appèl reçu (par minute). La Commission des télécoms du Parlement européen les a suivis.
Dans "At Home in Europe" et dans "In Europa zu Hause", nous avions déjà annoncé qu'il fallait s'attendre à des efforts du dernier moment des Sociétés TéléCom et, éventuellement, des gouvernements, à mitiger ce maximum avant les mois d'été 2007. Car l'argumentation des TéléComs est, en ce moment, qu'il faudrait une "phase de transition".
Ce qui est un argument ridicule, car c'est déjà depuis deux ans que les mesures européennes ont été annoncées. On devrait plutôt introduire le "cap" (maximum) à une date en 2006, et faire rembourser aux clients les tarifs idiots qui leur ont été imposés.

Mais ce qui était à craindre, est arrivé: Le ministre allemand responsable des télécoms, a, inattendument, déclaré que le maximum proposé par la Commissaire européenne Viviane Reding (et accepté par lui et par ses collègues en mars) était trop peu élevé. Il a proposé de le DOUBLER. Une rencontre avec la commission compétente du Parlement européen à Strasbourg ne l'a pas fait changer d'opinion. Il s'agirait, selon lui, d'une mesure "transitoire" qui devrait éviter aux grandes sociétés un choc trop fulgurant.

Les Financial Times constataient déjà avec satisfaction, que les consommateurs des mobiles européens n'auront pas, cet été, des tarifs équitables pour leurs appèls intereuropéens. Les lobbyistes des Sociétés télécom jubilent et ils rajoutent encore à leur arsénal de faux arguments.

Il n'est pas encore trop tard pour les syndicats, les organisations de la défense des consommateurs et d'autres comités d'action, à se mettre en branle! Il ne faut pas attendre que le mal arrive, pour pouvoir tranquillement accuser, encore une fois, l'Europe d'incompétence. C'est trop facile. Mettre l'Europe en position de bouc émissaire, c'est le truc des gouvernements qui n'osent pas se disputer avec les télécoms incompétents.

Soyons vigilants, pour une fois. Acceptons les alliés qui se présentent. e nous allier avec la Commission européenne, pour une fois qu'elle nous propose un objectif sensible et juste....
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