09 mars 2012

M. Frits Bolkestein qui aimait tant les plombiers polonais, les abandonne aux pogromes de M. Wilders



Le plombier polonais, si séduisant, est sacrifié aux intérêts "supérieurs" de la coalition néerlandaise "tolérée" par M. Wilders.L'ancien commissaire européen néerlandais Frits Bolkestein est connu en France à cause des incidents autour de son engagement de plombiers et d'électriciens polonais pour retaper sa maison de vacances en France. Les ouvriers français, exclus à cause de leurs tarifs convenus et légaux, se sont vengés alors, en coupant téléphone et énergie au commissaire européen pendant plusieurs jours.
M. Bolkestein, libéral conservateur, ancien ponte de chez la compagnie de pétrole Shell, était responsable de la libre concurrence au sein de la Commission Européenne. "Libérer" le marché du travail passait, pour lui, à travers une immigration "déréglée" de chômeurs de l'Est européen. Il fallait "briser" les contrats collectifs et les tarifs convenus en Europe occidentale, en offrant aux employeurs les services d'entreprises et d'agences polonaises qui proposaient des ouvriers qui travaillaient pour une miche de pain. Nous parlons de l'année 1998. Maintenant, 14 ans plus tard, l'économie polonaise est en train de se reprendre et les tarifs polonais se sont fort rapprochés des tarifs en France et dans les autres pays de l'occident européen.
Mais le grand poete allemand, émigré à Paris au milieu du 19me siècle, Heinrich Heine, l'a déjà dit: "Si le monde périt, j'irai en Hollande. Car là-bas, tout se passe 50 plus tard qu'ailleurs." Eh bien, l'allié gênant du parti libéral néerlandais (VVD), M. Geert Wilders, qui tient le gouvernement minoritaire de droite VVD-Chrétien-Démocrate en ôtage, s'est apparemment rendu compte que les immigrés musulmans aux Pays-Bas n'offrent plus assez de d'appui pour le mirage d'une tsunami d'islamistes. 
Il est passé, donc, aux "Européens de du Centre et de l'Est". Pas 50 ans plus tard que les Autrichiens de l'FPÖ et des Allemands comme Udo Ulfkotte, mais quand-même une bonne dizaine d'années à la traine.
Et imaginez-vous le problème du vieux idéologue libéral, M. Frits Bolkestein!
Il est à la retraite. Mais il se prononce encore régulièrement sur les dilemmes de la politique de son pays. Il s'est montré dès le début protagoniste d'une alliance de son parti avec le parti xénophobe de M. Wilders. Le courant-Bolkestein a gagné contre une forte minorité dans le VVD, il y a un peu plus qu'un an, et son parti, avec les démocrates-chrétiens a constitué une équipe gouvernementale minoritaire qui est soutenue par le "toléreur" Wilders selon un contrat "de tolérance". Ce contrat énumère les mesures xénophobes que le gouvenement minoritaire doit prendre, pour que les Wildersiens soutiennent les mesures conservatrices et anti-sociales qui figurent dans le programme du gouvernement.
L'entreprise maffieuse de M. Wilders qui s'appelle "Partij van de Vrijheid", mais qui n'est ni un parti, ni en faveur de la liberté pour tout le monde, vient d'ouvrir un site internet qui invite les Hollandais à se plaindre des personnes immigrées de l'Est européen. Remarquez bien: Il est impossible sur le site de dire du bien de nos immigrés. On ne peut que décocher "alcoolisme" ou "bruit", mais dire quelque chose positif est pratiquement exclu.
Vous vous souvenez que c'est ainsi que l'Ochrana tsariste préparait les pogromes contre le Juifs en Ukraïne ou ailleurs. Mao l'a copié pendant la "révolution culturelle" en Chine. Des affiches étaitent collées aux murs qui invitaient les habitants à exprimer leurs doléances sur les Juifs, ou, dans le deuxièmes cas, dénoncer les ennemis du peuple. Le site de M. Wilders n'est qu'une variante modernisée de ces affiches-là.
La Commission Européenne, par la voix de la commissaire compétente, a déjà condamné l'action de M. Wilders et appelé le public néerlandais à ne pas répondre aux invitations de M. Wilders à la xenophobie. Mais le ministre des affaires sociales (VVD) et le premier ministre M. Rutte (VVD) ont refusé à se distancier de l'initiative du groupe de M. Wilders.
Alors, M. Bolkestein, qu'est-ce que vous dites de cette attaque implicite contre vos principes? Soutenez-vous encore toujours le "tsunami" des plombiers polonais? Ou regrettez-vous que vous les aviez employés? (Update début mars: Non, M. Bolkestein se rallie à M. Rutte et refuse de condamner l'initiative discriminatoire de M. Wilders).
Allons! En tant que président de l'Internationale Libérale, jadis, vous avez jeté dehors le FPÖ. C'est à votre honneur. Si vous passez sous le joug de M. Wilders, en condamnant les ouvriers immigrés polonais, vous vous ridiculisez à jamais. (Donc c'est ce qu'il a en effet, fait, ce pseudo-intellectuel...)
Le 15 mars, le parlement Européen débattra le rapport sur l'entretien que son Président, M. Schulz, a eu avec M. Rutte le 1er mars dernier. M. Schulz accuse M. Rutte de "jouer sur deux échiquiers à la fois", l'un xénophobe, l'autre pas. 
M. Mark Rutte a essayé à éviter la condamnation sévère par le PE dont il est sûr, en employant une tactique de la pire tradition jésuïte. J'espère qu'il n'échappera pas au sort que M. Orbàn, le PM hongrois, a connu devant le PE, il n'y a pas longtemps.
Mais ce qui est le plus regrettable, c'est que l'intérêt des Néerlandais en Europe soit sacrifié aux prises d'ôtage de M. Wilders qui est en manque de souffre-douleurs musulmans. Et n'oublions pas que ce scandale-ci est rendu possible par le double jeu opportuniste du gouvernement minoritaire de MM. Rutte et Verhagen.

06 mars 2012

Une voix experte néerlandaise analyse l'attaque perfide américaine contre l'Europe

Presseurop fr traduit un article du correspondant du journal De Volkskrant (Amsterdam). Je l'ai tweeté:
Pour que le public américain soit découragé à exiger un nouveau New Deal, les lobbies américains attaquent nos acquis sociaux, économiques et humains en Europe. Le candidat républicain Santorum a même osé dire que les vieux Hollandais n'osent plus se faire soigner dans les hôpitaux depuis que les lois sur la régularisation de l'euthanasie y existent.
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