07 décembre 2007

Agissons sans arrêt contre les films de haine: Contre Dewinter et Wilders

"L'histoire politique néerlandaise bégaye :"
dit Le Monde du 7 (6) décembre dans un article de son correspondent Pierre Stroobants (lien abonnés) à Bruxelles.
Et il poursuit:
"... comme au début des années
2000, les Pays-Bas assistent en ce moment à un débat virulent sur
l'islam et le populisme, ou plutôt l'utilisation par le second des
peurs que suscite le premier. La polémique est née d'une annonce de
Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté - une formation populiste
de droite qui a décroché 9 sièges de députés en 2006, quelques mois
après sa fondation. M. Wilders a révélé qu'il préparait un film sur
l'islam. Il devrait le faire diffuser dans quelques semaines, sans
doute dans le cadre du temps d'antenne qui lui est concédé sur une
chaîne publique."
La fabrication de films provocateurs est en vogue auprès des extrémistes xénophobes du Nord: L'opinion publique "raisonnable" avait choisi, l'été 2004, à ne pas réagir à la co-production "Submission" de Théo van Gogh et d'Ajaan Hirsi Ali. La dernière jouissant alors encore d'un statut de quasi-sainte, tandis que le premier était connu pour ses provocations antisémites.
La conséquence de ce mutisme a été, au moins partiellement, le meurtre, le 4 novembre suivant, de Van Gogh à Amsterdam par un extrémiste islamiste.
Dans le climat hystérique qui s'est développé dans les mois suivants, la dénonciation par Geert MAK, (l'auteur d'un grand livre sur l'Europe au vingtième siècle, récemment traduit en Français), du caractère haineux du film, a été enterrée par une déluge de commentaires indignés des anciens gauchistes commentateurs de la presse quotidienne, qui s'étaient convertis en petits Pim Fortuyns. Parmi eux, l'écrivain Léon de Winter, commentateur de "Die Welt" (en allemand) et l'ancien correspondant de Libération aux Pays-Bas, le Français, fils de pieds-noirs, Sylvain Éphimenco.
Une proposition par le ministre néerlandais de justice de l'époque, M. Donner, à élargir la législation antidiscriminatoire du pays aux publications qui offensent les convictions religieuses, a également été rejetée par tous les commentateurs qui avaient découvert un objet facile servant à "unir" le peuple en haine xénophobe.
Une réaction rapide et ferme aux élucubrations filmées de Hirsi Ali aurait pu, au moins, diminuer l'isolement dans lequel les immigrés musulmans se retrouvaient et provoquer une discussion plus rationnelle.
C'est pourquoi il me semble important, à dénoncer immédiatement et fermement des initiatives comme celui du chef du "Vlaams Belang", Filip Dewinter, qui lance un film sur YouTube contre la construction de mosquées en guise d'un "clip" à la MCM. Et, en conséquence, également contre le projet de M. Wilders dont parle Le Monde. Ce dernier pense apparemment réaliser un projet qui a été plusieurs fois annoncé par Ajaan Hirsi Ali: un film qui "prouve" le caractère criminel du Coran et du prophète Mohammed. Hirsi Ali n'a pas obtenu l'aval de ses employeurs néoconservateurs à Washington pour ce projet-là. Alors, Wilders, qui ressemble de plus en plus à un cas psychotique, a décidé à l'exécuter.
Le gouvernement néerlandais, et une partie de l'opinion publique de droite et de gauche, ont, cette fois-ci, réagi:

Le gouvernement, manifestement inquiet, a lancé un avertissement au député qui, il y a quelques mois, avait plaidé l'interdiction du Coran dans son pays. "Les autorités craignent qu'une telle affaire dégénère, comme celle des caricatures danoises", explique un diplomate sous le couvert de l'anonymat.
Depuis quelques jours, la discussion porte, en outre, sur la nécessité d'organiser, ou non, une riposte aux initiatives du dirigeant populiste. Doekle Terpstra, ancien syndicaliste, membre du Parti chrétien-démocrate au pouvoir et président du Conseil supérieur des universités, a lancé un appel contre ce qu'il appelle "la wildersisation des Pays-Bas" et s'est adressé aux "gens raisonnables" pour qu'ils protestent contre "le message méchant" du député.
Ce dernier a répliqué en dénonçant un "propos répugnant", ajoutant qu'il n'était "pas très éloigné d'un appel à la violence".

Le paisible M. Terpstra, un ancien syndicaliste chrétien-démocrate, dont j'ai lu le texte, ne fait rien de la sorte. La référence de M. Wilders à un "appèl à la violence" sert uniquement à faire rappeler au public, que lui, Wilders, a été menacé par les islamistes. De provocateur, instigateur d'un "Jihad Libéral", is veut se transformer en victime de la trahison des 'dhimmis" intellectuels multiculturels.
dans les cercles anti-musulmans de droite, on dénonce sans arrêt les portevoix d'une approche plus saine et plus équilibrée, comme des gens "achetés" par les islamistes, agiraient consciemment pour un coup d'État islamiste et l'introduction de la Sharia!

Je pense qu'il faut agir avec force contre de telles stratégies et de telles dénonciations haineuses et offensantes. Accepter un niveau toujours plus méchant de dénonciations et de haine, mènera à une capitulation du genre 1933, à l'époque, où l'on a négligé à défendre laz République de Weimar.

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06 décembre 2007

Belgique: Plan B

La solution de la crise gouvernementale (fédérale) belge n'a pas été aussi prompte que je la pensais. Les chrétiens-démocrates flamands (CD&V), victorieux aux élections grâce à leur "cartel" avec les restes d'un parti flamand-nationaliste (Volksunie), n'ont pas su se libérer de leurs associés décidés à rompre la Belgique une fois pour toutes.
Pas encore. Car une solution à la belge de la crise les obligera, sans aucun doute, à construire des compromis qui ne seront pas avalable par les nationalistes.
Une séparation de la problématique fédérale (qui devrait être étudiée par une grande Commission de l'État) de celle du gouvernement fédéral et son programme, n'a, finalement, pas été acceptée par la frange ultra-indépendentiqste qui tient notamment les Chrérµtiens-démocrates en ôtage.

Mais cette solution-là est en train de se frayer un chemin, toutefois, au moyen d'un "Plan B".

Le dynamique ministre-président Verhofstadt, libéral flamand, qui dirigeait le gouvernement fédéral depuis 8 ans et qui, depuis les élections du 10 juin, a du se limiter à la gestion des affaires courantes, vient d'être nommé par le roi comme "débrousailleur" de la crise.
Il travaille sur deux scénarios étroitement liés.
  1. Mettre sur pied une Commission multipartite pour l'étude d'une réforme de l'État.
  2. Faire accepter un élargissement des compétences de son gouvernement (libéral-rouge) sur des affaires "non-courantes".
L'issue de cette opération-là devra être un goevernement "tripartite" chrétien-libéral-socialiste. Ce n'est pas du tout ce que le monde des politiciens belge souhaitait. L'appariotion d'une majorité libéral-chétienne aux élections du 10 juin avait incité les dirigeants des libéraux wallons et ceux des chrétiens et des libéraux flamands à une euphorie "orange-bleue": enfin se débarrasser des socialistes wallons (grand parti, PS, ma is entamé par des scandales locaux, notamment à Charleroi) et flamands (part plus petit, mais moderniste et moins rigide que les socialistes wallons).

On parle beaucoup moins, ces derniers jours, du sujet chaud de Bruxelles et sa "couronne" francophone, mais territorialement flamande. C'est surtout les compétences régionales et leur élargissement éventuel qui est mentionné. Le compromis qui se dessine à ces sujets, est une échange de compétences: certaines, comme l'environnement, à re-fédéraliser; d'autres, comme les allocations de chômage à régionaliser.

Ce n'est pas du goût des régionalistes extrémistes. Mais ils devront s'y accomoder ou souffrir une nouvelle marginalisation. Verhofstadt joue, selon toutes apparences, sur ce scénario-là.

Je ne vois aucune perspective pour la région de Bruxelles dans ce jeu-ci. la logique des compromis à venir ne favorise pas l'essor d'une communauté multiculturelle et multilinguistique comme elle existe de fait dans la capitale de l'Europe. Le besoin d'espace, de liberté, qui préside au futur de l'agglomération, n'est aucunément pris en compte.

Les nouveaux développements sont le résukltat de la pression internationale et civile-belge en faveur d'un État fédéral belge viable. Bruxelles est envahie par des drapeaux fédéraux belges noir-jaune-rouge, suspendus aux façades par les habitants.

À mon avis, la Belgitude ne suffira pas pour Bruxelles. Il faut aussi un mouvement multiculturel, multilinguistique, pour la Ville.

Il faudrait suspendre le drapeau de la Région bruxelloise aux côtés des drapeaux belges. Pour que les provinciaux sachent.
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