05 décembre 2009

Bruxelles: Quels sont les vrais problèmes? [FR]

Bruxelles a toujours été l'orphelin du compromis à la belge.
Les divers accords nationaux depuis les années soixante-dix, ont apaisé (satisfait), les deux grandes régions et communautés linguistiques avec des transferts irresponsables d'argent et de pouvoir.
Cela s'est fait au détriment de l'administration centrale (fédérale) et, comme il est toujours plus apparent, la région bruxelloise.
À l'occasion du traité de Maastricht, les principaux dirigeants européens (Thatcher, Mitterrand et Schröder) ont mis en garde le Premier Ministre belge (Dehaene), que la dette belge énorme (plus de 100% du produit national annuel), était causée par les "compromis à la belge" et difficile à résorber aux 60% avant la limite prescrite par le traité avant la date fatale de 1999.
Ce n'est pas fait. La dette est encore beaucoup trop élevé en 2009.
Mais les deux régions principales (Flandre et Wallonie) ont nagé dans la monnaie, jusqu'à ce que la crise de l'année dernière s'éclate.
La Flandre, par exemple, a déclaré une "jobkorting" (diminution d'impôts pour les non-chômeurs) destinée exclusivement aux résidents de la région. Réduction d'impôt pour les non-chômeurs, exclusivement pour les Flamands. Les non-flamands qui sont les collègues des 300.000 Flamands qui travaillent à Bruxelles, en étaient pour leur compte! Cette mesure est maintenant inversée par le nouveau Gouvernement flamand, mais la composante séparatiste NVA du gouvernement régional actuel est aux soins quotidiens pour la création de nouveaux arrangements "flamands", qui pourraient gêner le niveau fédéral. (C'est la stratégie "Maddens", d'après le nom d'un chercheur flamand à l'Université flamande catholique de Louvain). Par exemple, en termes d'assurance maladie et les retraites.
La Wallonie,
appauvrie en vertu de la seconde révolution industrielle, où des mines et des industries lourdes des pays développés se sont évanouies, a utilisé son espace financier (et à juste titre), à travers son "plan Marshall" pour les masses sans emploi à s'engager dans de nouvelles activités productives. Exemple: L'aéroport de Charleroi ("Bruxelles Sud") à près de 60 kilomètres du centre-ville de Bruxelles. Non seulement l'aéroport elle-même, mais aussi les services qui sont attirés par elle, revigorent l'économie wallonne. À juste titre. Et heureusement. On dirait qu'on ait reproduit les résultats obtenus dans la Ruhr allemande.

Mais Bruxelles?
Actuellement, le poumon économique pour lui-même et les deux régions? Producteur de 25% du revenu national! (Avec 11% du nombre de la population nationale). "Sous-financée". C'est un mot politiquement correct pour: Négligée!

Cette négligence se manifeste dans de nombreux domaines. L'éducation en est un exemple. Imaginez-vous un instant que 800 (huit cent) enfants à Bruxelles, ne peuvent trouver accès à aucune école! L'éducation de Bruxelles n'est pas gérée par la région, mais c'est un ensemble surréaliste de corporations établis par les régions flamande et wallonne qui s'affaire. Incroyable! Il n'est pas surprenant, que les parents qui peuvent se le permettre, s'enfuient de Bruxelles. Les dizaines de milliers de fonctionnaires européens qui habient la région, n'ont pas de difficulté à trouver leur solution: L'UE finance les couts additionnels de l'enseignement privé pour leurs enfants.
Et la négligence se reflète également dans l'économie: L'appel des employeurs bruxellois à l'extension de la Région pour élargir les conditions de travail et de commercialisation en des termes plus souples, même ces appels-là sont ignorés.
Je ne m'exprime pas sur la planification (infrastructures), qui a été négligée ou surdéveloppée, au détriment des intérêts des habitants de Bruxelles.
Et la culture? Le KVS, la Koninklijke Vlaamse Schouwburg, s'adapte à Bruxelles et le public international. Elle crée une scène de la culture néerlandaise dans le centre européen de l'Europe. Réaction du ministre flamand de Bruxelles (Geert Bourgois, NVA): Menace de retirer les subventions! Le Centre Culturel néerlandais de Bruxelles, "De Buren", fait un effort à "déprovincialiser" la présence néerlandophone dans la captale européenne, mais elle est à son tour plutôt négligée par ses administrations de tutelle néerlandaises.

Ce Bruxellois-ci, d'origine néerlandaise, s'est engagé avec un mouvement qui aimerait que Bruxelles soit aux Bruxellois (ProBruXsel). Je ne suis pas toujours d'accord avec les vues de mes amis de ProBruXsel. Il y a plusieurs routes qui mènent une position légitime pour Bruxelles.
Mais ce qui nous unit est un sentiment d'injustice parce que la position de notre ville et de notre région s'est détériorée un niveau qui est indigne.
Il vaudrait mieux, que les antennes bruxelloises des grands partis (le Parti Socialiste, le Mouvement Réformateur avec sa filiale le FDF, et le CDH) se commettraient davantage à Bruxelles en tant que communauté et que région. Malheureusement ce n'est pas le cas. Même si on est engagé dans la politique de Bruxelles, comme la Présidente du CDH Joëlle Milquet, qui est échevine à Bruxelles-Ville, même si on est très intelligent comme Elio di Rupo, président du PS, on ne peut s'imaginer d'autre solution qu'une relation plus étroite Wallonie - Bruxelles pour résoudre les problèmes.
Les petits partis, vus de Bruxelles, sont ceux des Flamands: Le SP.a a son destin lié à celui de la NVA, qui est son partenaire dans l'actuel gouvernement régional flamand. Le président de la NVA, Bart De Wever estime que Bruxelles n'a pas le droit d'exister, parce qu'elle est «le produit de 1830". La ville est "infectée" par le "Belgicisme" de l'élite belge.
Est-ce la faute des 1,2 millions d'habitants?
L'intégration typique du Bruxellois, à mon humble avis, est le résultat d'années d'efforts par le Bruxellois ordinaire, efforts qui sont niés par le séparatiste en costume d'historien. Il n'y a pas lieu à rejeter les résultats de ses efforts au nom d'un axiome politique douteux, comme le Flamingantisme.
Un résident des Marolles débute sa frase en Flamand et il la termine en Français.
What's wrong with that? (Mon interprète google n'a pas su traduire "wat is daar mis mee" en français. La traduction en Anglais proposée n'est pas mauvaise. Assez lapidaire... Français, par exemple: "Est-ce que cela vous gène?")

C'est si simple pour les Flamands.
Ils n'ont qu'à reconnaître qu'il y a aussi des Flamands (belges potentiellement flamands) qui parlent français. Ou, évidemment, qui parlent les deux langues. Hors de Bruxelles, je connais déjà deux régions flamandes qui seraient d'accord: Les Flandres Occidentales (Furnes, la côte belge), qui coexistent depuis bien d'années paisiblement avec le Nord de la France, et les Limbourgeois, qui n'existeraient pas en tant que tels sans Liège et sa région.
Mais cela est de trop pour les vieux Flamingants qui constituent l'arrière-garde de M. De Wever.


Donc, il y a grand besoin d'un nouveau participant dans le jeu politique belge: Bruxelles.
Les Flamands de Bruxelles
seraient mieux avisés, à ne pas compter sur les avantages apparents qui sont originaires du Pacte Egmont et ses cousins. Il s'agit d'un «don» empoisonné. Leurs alliés réels sont leurs voisins francophones. Lier leur sort aux séparatistes flamands, mènera à leur marginalisation en tant que citoyens et en tant que participants à la sécurité sociale. Car cette dernière sera accaparée par les régions et monopolisée au profit des "vrais" Flamands. L'exclusion des non-Flamands de l'habitat social en (certaines zones de la) Flandre en est un signe précurseur.
Les Francophones à Bruxelles,
seraient mieux avisés, à ne plus croire en leur capacité à dominer mes provinciaux wallons d'expression française. Olivier Mangain (du FDF) est justement considéré par les habitants de Liège, de Mons et de Namur, comme représentant de la domination bourgeoise par Bruxelles d'antan.
Les Bruxellois francophones n'ont rien à gagner d'un Belgicisme à l'ancienne. Ils n'ont d'autre solution qu'à s'engager à défendre leur propre ville. Ensemble avec les non- ou demi-francophones.


Alain Deneef
a présidé l'an dernier sur une campagne louable pour convaincre le Bruxellois moyen de la faisabilité d'une autre façon à être Bruxellois en Belgique. En vain, on dirait. Dans le court terme, mais pas éternellement. Ce qui n'est pas, va venir. On peut comprendre, qu'il s'est abstenu d'orienter la conscience fragile des Bruxellois à un mouvement politique isolé et marginal. C'est les sections bruxelloises des partis politiques, qui doivent changer. L'action Deneef a contribué à cela. La récolte de fruits se réalisera dans les prochaines élections municipales et régionales.

Espérons toujours ...

L
a version néerlandaise de cet article est parue en De Lage Landen et en HUIBSLOG (4.12.09)

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01 décembre 2009

France: La relegation des quartiers urbains "sensibles" s'approfondit 1/12/09 [FR]


Vue prise le 9 novembre 2007 à la cité des Bosquets, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis). AFP/VINCENT NGUYEN

Le Monde, (daté du 01.12.09, Page 1, 2 et 19), sonne l'alarme sur la situation des Zones Urbaines Sensibles (ZUS):
Le rapport annuel de l'observatoire national des ZUS (Onzus), rendu public lundi 30 novembre, témoigne de la gravité de la situation dans les quartiers sensibles et éclaire les poussées de violence répétées, depuis les émeutes de 2005, d'une partie de la jeunesse des cités difficiles.

Il montre que, sur les cinq dernières années, avant même que la crise économique actuelle ne commence à faire effet, les gouvernements successifs n'ont pas réussi à corriger significativement les inégalités accumulées. Qu'il s'agisse de chômage, de pauvreté ou d'éducation, les ZUS demeurent des territoires relégués, en première ligne des tensions sociales.

Les données les plus préoccupantes concernent la pauvreté. Selon l'Onzus, 33,1 % des habitants des ZUS vivent en dessous du seuil de pauvreté (908 euros mensuels pour vivre) contre 12 % pour le reste du territoire. Cette proportion atteint le chiffre record de 44,3 % pour les moins de 18 ans habitant en ZUS, les premiers touchés par les inégalités de revenus.
Un peu d'infographie:

Infographie Le Monde, 1.12.09

L'effet "repoussoir" des jeunes chômeurs à capuche n'a fait que se confirmer depuis les événements de novembre 2005. On parle de génération perdue. Mais notre expérience nous apprend que, dans une situation pareille, toutes les générations présentes dans le quartier risquent d'être perdues.

Seule une approche intégrée, orientée au rétablissement des liens productifs entre les générations, les genres et les ethnies qui cohabitent la zone, serait capable de renverser la vapeur. Intégration des actions sur le quartier signifie la mobilisation des habitants dans un processus d'émancipation permanent. L'enseignement, l'habitat, l'économie, les loisirs, l'accessibilité, le contrôle social et la sécurité, etc. etc. seront graduellement appropriés par les habitants.

Ce n'est pas ce qu'on a fait en France, ni, d'ailleurs, systématiquement dans les autres pays européens. Un grand effort sur l'accessibilité à l'emploi n'a résulté seulement en une baisse de 17,2 à 16,9% du chômage. Les résultats sur l'autre axe principale d'intervention, la sécurité, sont apparemment aussi insignifiants. Faute d'action ciblé sur le quartier lui-même, sur la base de ses points forts et les opportunités locales, la situation est restée stagnante, donc, alarmante.

Pourtant, la France connaît une longue tradition d'interventions sur les quartiers en crise. L'expérience, positive aussi bien que négative, ne manque pas. Depuis le plan d'Hubert Dubedout (maire socialiste de Grenoble) des années '80, l'État s'intéresse de près aux problèmes. Pour le candidat Chirac à la présidence de la France, en 1993, la solution au problème du clivage social fut même un thème central de sa campagne. Une longue série de Délégués interministériels à la Ville s'est heurté à ce que je considère comme un manque de volonté à vraiment investir dans les laissés pour compte. Hormis des campagnes ponctuelles à les calmer. Rénovation de l'habitat en est un exemple. Mais en investissant en gros dans le béton, les frictions sociales (augmentation des loyers, déménagements) aussi bien que les chances de mobilisation sur d'autres domaines de la vie, sont négligées. L'effet de ces interventions ponctuelles est alors souvent négatif. Les espaces rénovées redeviennent vite des lieux insalubres, faute d'action intégrée avec les habitants.

Plus loin dans la même édition du Monde, le maire de Clichy-sous-Bois est interviewé:

Claude Dilain : Comme tous les maires de banlieue, je suis inquiet. Nous faisons face à un phénomène nouveau: la colère ne touche plus uniquement les jeunes, ceux qui étaient en première ligne pendant les émeutes de 2005, mais elle s'étend désormais aux adultes, en particulier aux trentenaires qui ont fait des études, se sont mariés, ont des enfants, mais sont retombés au chômage avec la crise. En 2005, il y avait un débat un peu théorique pour savoir si on se trouvait face à une émeute ou une révolte sociale. Aujourd'hui, dans certains cas, je sens qu'on est passés au stade de la révolte sociale et c'est dangereux.

Voilà, qu'un expert du terrain (Dilain était déjà maire en 2005) vient confirmer ce que je disais au début sur les générations "perdues". Plus important encore, me semble-t-il, est son observation centrale:

Question: Comment jugez-vous l'action de Fadela Amara ?

Elle fait ce qu'elle peut, mais les effets de son plan Espoir banlieue sont invisibles sur le terrain. Je crois qu'elle commet une erreur fondamentale en pensant que Nicolas Sarkozy veut agir. Quand il vient en banlieue, c'est uniquement pour parler de vidéosurveillance ou d'immigration. Et les transports? Le logement? L'emploi? La question de fond est: veut-on simplement que les banlieues soient calmes ou veut-on résorber les ghettos? Je crois que le président a donné sa réponse: seule la sécurité l'intéresse.

Et en effet: Quand, autrefois, il y a un siècle, on avait besoin d'une masse d'ouvriers manuels dans l'industrie et dans les services et que l'état des transports nécessitait qu'ils vivent avec leurs familles près des lieux urbains de travail, l'État et la bourgeoisie ont investi dans un minimum social, hygiénique et sécuritaire, afin de pouvoir vivre tranquillement à la proximité de ces masses-là. Actuellement, le besoin d'ouvriers et de services a beaucoup diminué. La présence de ces masses-là, gène de plus en plus. Enfermés dans leurs banlieues, privés de transport facile, c'est seulement leur non-action qui est souhaitée.

Activer, émanciper, "empowering" les habitants des banlieues peut ainsi paraître risqué aux classes moyennes. Souvent, cette angoisse n'est pas consciente. Elle se traduit par exemple en xénophobie. Ce n'est pas la vraie menace, celle de devoir partager pouvoir et richesse avec les relégués urbains, mais, par exemple leur religion, la burka, le minaret qui est perçu comme telle.

J'ai développé mes observations sur le changement fondamental dans l'interdépendance entre bourgeoisie et masses urbaines dans un article sur E-Urban (en Allemand) (26 novembre 2006): Abgehängt - Die Ausgrenzung hört nicht auf (Relégué: la marginalisation n'en finit pas).

10 juillet 2009

Bulgarie: Un tremblement de terre politique que l'Europe ne doit pas sousestimer

Pour la troisième fois depuis 1989, les électeurs bulgares ont exprimé leur ralbol massif de la classe politique du pays. Le parti GERB, (sigle bulgare pour "Citoyens pour le Développement européen de la Bulgarie"), mené par le maire de la capitale Sofia, Boiko Borissov, a obtenu 116 des 240 sièges au parlement monocaméral, le 5 juillet dernier, en récoltant 39,71% du vote.
(Borissov, futur premier ministre de la Bulgarie, le 9 juillet 2009: programme de soutien aux procureurs de la république "mani pulite", investissements et coopération dans le cadre de l'UE ... [Photo: Sofia Echo, Krassimir Yuskesseliev])

Ce résultat était prévisible depuis les élections au parlement européen du mois dernier. Avec un taux de participation relativement très élevé, et malgré l'achat local de votes par certains représentants de la majorité sortante, malgré le "tourisme électoral" et malgré le vote ethnique de la minorité turque, pour la troisième fois en vingt ans, les élections nationales ont chassé du pouvoir une classe de dirigeants qui semblait inamovible.
En 1990, la gérontocratie autour du leader communiste historique Todor Zhivkov a été remplacée par un version "light" de l'ancienne élite politique, réunie dans le Parti Socialiste Bulgare (BSP). Onze années plus tard, marquées de crises économiques, développements mafieux et émigration massive vers l'Occident, l'ancien roi éphémère Simeon a été porté par l'électorat à la présidence du conseil des ministres (2001). Mais il a vite déçu. Le BSP a pu organiser à nouveau une majorité. Majorité qui a été battue le 5 juillet dernier.
Quelles sont les perspectives de cette troisième "révolution électorale" des Bulgares?
Ces dernières années, mon engagement avec les solutions européennes à apporter aux problèmes des quartiers déshérités urbains, m'a amené plusieurs fois en Bulgarie. Je ne connaissais pas du tout le pays. Comme, d'ailleurs, l'écrasante majorité des autres Européens qui auraient intérêt à en savoir plus. Je ne prétends pas que je suis un expert sur le pays. Mais j'en sais assez, maintenant, pour que je connaisse mes limites.

À l'aune de ces limites-là, j'ai quatre observations à partager avec vous:
  1. L'étonnante résilience de l'identité bulgare,
  2. le poids écrasant des années de plomb staliniennes et poststaliniennes,
  3. les atouts stratégiques et économiques du pays,
  4. et comment l'Union Européenne pourrait intervenir au profit d'elle-même et celui des Bulgares.
1. La Renaissance bulgare inachevée
Au milieu du XIXme siècle, une province négligée de l'empire ottomane s'est réveillée. Le déclin de la Grande Porte y est certainement pour beaucoup. Mais l'émancipation des populations reléguées dans les montagnes, dans les villages sous domination des absentéistes turcs et dans les quartiers populaires des rares villes du pays, ne se serait pas développée sans l'intervention d'une élite éduquée aux universités européennes, aux loges maçonniques et consciente d'une civilisation opprimée depuis plus de cinq siècles. Vers la fin du siècle, péniblement, surveillée de près par les grands pouvoirs européens de l'époque, sous tutelle des Tsars russes, une nation, un État existait des deux côtés Nord et Sud de la chaîne montagneuse des Balkans. Successivement, l'État s'est libéré des emprises turques, grèques (l'église) et russe (militaire). Les guerres balcaniques des années dix du XXme siècle lui ont privé de ses ambitions au Nord (Dobrouzha - Roumanie), au Sud (Macédoine, Grèce), à l'Ouest (Serbie) et à l'Est (Adrianople - Turquie). Au début des deux grandes guerres du XXme siècle, le pays se rangeait chaque fois du mauvais côté. Ce qui n'empêcha pas qu'on a pu parler du "merveille économique bulgare" entre ces deux guerres: l'économie agraire se montra assez résistante aux désastres de la grande dépression. Le pays n'a pas su se faire beaucoup d'amis dans sa région. Le peuple frère des Serbes lui disputait la Macédoine et dans les années '90 du XIXme siècle, une vraie guerre, initiée par les Autrichiens, a confirmé les frustations mutuelles. La Grèce, libre depuis le début du siècle, lui disputait pas seulement la Macédoine, mais s'élargit aussi dans les régions habitées en partie de Bulgares, au Sud des Rhodopes. Le seul grand ami semblait la Russie, tsariste avant 1917, soviétique après. Mais c'était une amitié empoisonnée: Chaque fois, les Bulgares, qui potentiellement étaient la clef d'une percée russe vers la Méditerranée, ont été les dupes de compromis avec la Turquie et avec les grandes puissances européennes de l'époque, qui avaient un intérêt vital à empêcher les Russes à se frayer un chemin indépendant vers le Sud.
Vers l'an 1940, il existait donc bien une entité nationale, économique et culturelle bulgare enfermée de quatre côtés sur la presqu'île d'Adrianople. Les accords de Yalta de 1944 en faisaient un État satellite de l'Union Soviétique.
2. Les années de plomb
Une jeune amie, qui venait d'obtenir son diplôme de philosophie classique à l'université de Sofia, me disait, au début de l'année 2009, que les années de plomb après 1945 avaient tué pour toujours la libre création dans le cadre culturel bulgare. J'étais sidéré. Mes amis bulgares m'avaient montré l'étonnant complexe du Monastère de Rila au sud de Sofia. Les communautés d'artisans de la chaine montagneuse des Balkans. Les oeuvres originales des artistes de Varna, de Plovdiv, de Sofia, crées contre le courant des années '50, '60, '70 et '80. Mais elle était cruellement déçue du vide des années '90, les années de la libération. Et c'est vrai qu'une déferlante de non-culture domine encore maintenant la télévision, l'architecture, la littérature et les arts plastiques bulgares. Il y en a des exceptions. Mais elles sont rares.
Est-il possible qu'une culture qui a su survivre à cinq siècles de domination et de répression ottomanes serait éliminée par cinq décades de chape de plomb staliniennes? Si je regarde la télé bulgare, et que je dois supporter l'offense permanent au bon goût d'un chanteur comme Aziz, j'ai tendance à lui donner raison.
Et, pourtant, je vois aussi les missions culturelles anglaises, françaises et allemandes, établies depuis longtemps dans le pays. Les lycées françaises qui ont survécu pendant l'asservissement soviétique, un peu partout dans le pays. J'en retire la conclusion, que une des idées maîtresses du nouveau mouvement de Borissov, c.à.d. s'intégrer dans la nouvelle Europe, a quelques chances à faire revivre l'élan de la Renaissance bulgare. Et il est urgent. Car, faute d'engagement européen, la frustration bulgare risque de se définir d'une façon négative: Contre les Tziganes, contre les Turcs, contre les Grecs. Une culture renouvelée bulgare devrait engager les minorités culturelles du pays dans un développement commun. Un soutien de nous autres Européens est indispensable pour lui donner un minimum de confiance en soi-même pour qu'elle s'engage sur un chemin pareil.
3. Les capacités économiques et stratégiques restées en friche
Je ne vais pas vous ennuyer trop avec les Thraciens de l'Antiquité. Mais sachez qu'Alexandre le Grand avait sa base dans le Nord de la grande Macédoine, à Philippople, la Ville de Philippe, son père, l'actuel Plovdiv. La longue vallée au sud des Balkans fournissait vivres et hommes pour la grande aventure de l'hellénisation du Moyen Orient. Un futur empereur romain, quatre siècles plus tard, appréciait la route du sud (Salonique) vers le nord (Dacie) que lui offrait le pays qui allait devenir celui des Bulgares. À l'époque, il était relativement plus aisé que maintenant, à voyager et à transporter, en évitant le Bosphore, entre le Nord et le Sud. L'extraordinaire richesse agricole des vallées de la Maritsa et celle du Danube n'a pas disparue. Au début du XXme siècle, Plovdiv redevenait un centre international de l'industrie de transformation des produits agricoles, avec sa Foire annuelle. La route terrestre Est-Ouest par chemin de fer et par autoroute a recommencé à fonctionner. L'Union Européenne cofinance la modernisation de la "Trakia", la grande route vers Istanbul. Une interruption est survenue à cause des magouilles mafieuses bulgares au sujet des contrats de construction. Le nouveau gouvernement de Borissov a promis de créer sans délai les conditions pour que les subventions européennes reprennent. C'est vital. En voyageant sur la route d'Istanbul, je croise les centaines de camions turques et autres qui perdent des heures et des heures aux embouteillages et aux contrôles bureaucratiques qui datent d'une époque qu'on a cru évoluée.
Les communications Nord-Sud sont dans un état encore plus désespérant. Depuis cent ans, les problèmes grec-bulgares onSon attachementt empêché qu'une liaison de Cavalla (sur la Mer Égée) via les Rhodopes, le centre de la vallée de Thrace, la traversée des monts Balkans dans la vallée du Danube et la Roumanie et la Mer Noire, ne se réalise. Des projets élaborés existent. Mais le financement se tarde.
La Bulgarie a tout pour devenir un grand carrefour des relations commerciales internationales. Son attachement à l'Union Européenne a éliminé toute une série d'entraves: Avec la Grèce, potentiellement avec la Turquie, avec la Roumanie, et, qui sait?, bientôt avec la Serbie et la Macédoine aussi. Sur le chemin, il existe une capacité agricole et industrielle sans égale.
Il serait important, je pense, à ne plus voir la Bulgarie seulement comme un problème de l'UE, mais aussi et surtout, comme un atout unique pour son développement et son renforcement sur son aile vulnérable de l'Est.
4. Comment profiter de l'élan européen bulgare?
(L'Union Européenne se désintéresse au suivi de l'adaptation locale et régionale bulgare aux normes européennes: Fermeture de l'antenne plovdivéenne en 2008)...

Stratégiquement, il faut reconnaitre que c'est les USA qui ont compris mieux que Bruxelles ce qui est en jeu. Les Américains ont remplacé les Russes à Blagoevgrad, au sud de Sofia, pas loin des frontières grèque et turque, en y entretenant une base militaire gigantesque, héritée des Russes, et une université américaine. La force de l'UE est plutôt la force douce des financements et des relations culturelles. Comme la poétesse néerlandaise Henriette Roland Holst l'avait dit déjà il y a un siècle: "C'est les forces douces qui gagneront à la fin."
La Bulgarie a besoin de ces forces douces-là et elle peut se passer facilement des forces noires d'une illusion de domination mondiale. Elle a besoin de routes, de lignes TGV, d'une modernisation de son agriculture. Elle a besoin d'une identité reconnue, soutenue. C'est l'Europe, et uniquement elle, qui est capable de lui satisfaire sur ce plan. Cela demande une vision, et le courage de prendre des risques. Il faut des partenaires dans le pays. C'est le moment.
Même si l'on se méfie de certaines tendances populistes du nouveau parti dominant, il vaut la peine d'encourager les éléments qui veulent assainir la société civile bulgare.
Moi, je crois qu'il y a des opportunités. Il faut se méfier, certainement, d'une classe politique pourrie. Mais en organisant des partenariats sur des projets concrets, à la base, dans les villes et dans les villages, en formant une nouvelle génération de gérants et en envoyant des experts sur place, c'est les "forces douces" qui gagneront.

19 juin 2009

Nettoyage ethnique de l'Europe? À Copenhague, M. Wilders appelle à la déportation de millions de musulmans!

M. Geert Wilders, élu à la chambre des députés (assemblée nationale) des Pays-Bas, s'est exprimé, le 14 juin dernier, à la télévision danoise. Il s'est montré en faveur d'une nettoyage ethnique des musulmans en Europe. En outre, il a déclaré lors d'une conférence du parti xénophobe danois animé par Madame Pia Kjergaard, qu'il favorise deux États au Moyen-Orient, l'un israélien et l'autre palestinien, pourvu que le premier s'étende sur la Samarie et la Judée (donc tout le "Westbank") et que le dernier s'appelle "Jordanie". Une position que même l'actuel ministre israélien des Affaires Étrangères, Avigdor Lieberman, n'oserait pas exprimer. Wilders prévoit donc aussi une nettoyage ethnique des 4,5 millions de Palestiniens citoyens d'Israël ou habitants des "territoires" à l'Est de Jérusalem. Il n'a pas mentionné les 10 à 20% de Chrétiens arabes palestieniens d'entre eux. Wilders, qui a quitté l'Église catholique en 1999, pense-t-il que la supériorité de la culture judéo-chrétienne ne soit pas valable pour l'État juif et que les arabes ne soient pas capables d'être des bons chrétiens?

M. Wilders est l'objet de poursuites judiciaires pour "haatzaaien" (semer de la haine) de la part de la Cour de Justice de l'Arrondissement d'Amsterdam. En mars, le Gouvernement brittanique lui a interdit l'entrée au pays, invoquant le danger qu'il représente à l'ordre publique. Même les néoconservateurs américains l'ont considéré trop extrémiste (voir plus loin) pour être admis dans leur réseau.

Malheureusement, le phénomène Wilders ne relève plus de la folklore. Son "parti" a gagné 9 sièges (sur 150) aux élections nationales de 2005. Début juin, le parti "anti-européen" a obtenu 5 des 25 sièges hollandais au parlement européen en affichant sa volonté à ne pas participer aux débats du PE, ni envisageant à s'associer à un des groupements eurosceptiques du PE. Une entrave considérable à la défense des intérêts considérables qui sont en cause pour les Pays-Bas au niveau de l'UE.

Comment est-il possible qu'un homme ayant des opinions tellement différentes de la tradition tolérante de son pays, puisse sévir nationalement et internationalement de la sorte? Une des raisons en est, qu'il a pris son pays en ôtage après et à cause de la protection officielle qu'il a reçue après le meurtre du cinéaste Van Gogh, en novembre 2004, par un fou fanatique islamiste. Caché derriere le mur de ses agents de sécurité, il ajoute provocation sur provocation à l'adresse des Musulmans en se faisant prévaloir de son "droit à l'expression libre". Les dépenses pour sa protection s'éternalisent au détriment des contribuants néerlandais.

Dans plusieurs postes sur nos blogs en néerlandais, je me suis déjà exprimé sur ce phénomène.

  • Le financement et la structure du parti de M. Wilders, le PVV: le "parti" n'a pas de membres, il est géré par une fondation dont M. Geert Wilders est l'unique gérant. À part des allocations officielles de l'État, M. Wilders et son "parti" profitent de dons anomymes, aussi bien de sympathisants néerlandais que d'étrangers, notamment américains et israéliens. - Le Gouvernement néerlandais devrait interdire, comme c'est le cas dans la plupart des États membres de l'UE, la participation aux élections d'organismes non-démocratiques et imposer la transparence quant aux contributions de tiers aux partis politiques.
  • Le débat politique: La majorité de l'assemblée des députés (la "Tweede Kamer" à La Haye) devrait se distancier beaucoup plus clairement des positions racistes de M. Wilders et de sa mouvance. Il n'y a que les verts (Groen Links) et le parti libéral de gauche (D'66), petits partis non-gouvernementaux, qui se délimitent des propos populistes du PVV et qui osent attaquer M. Wilders en public. Les Chrétiens-Démocrates et les Social-Démocrates qui règnent en coalition depuis 2006, s'esquivent. Les derniers ont fait savoir qu'ils ne se coaliseraient jamais avec Wilders, mais ont aussi imposé aux élus, à ne pas entrer en discussion avec Wilders et ses copains. Les premiers - c'est encore pire: pas d'exclusion de coalition avec Wilders et éviter chaque confrontation. Cela nous rappelle les tactiques de l'actuel premier ministre, Balkenende, à l'époque de Pim Fortuyn en 2002: en cachette, Fortuyn et Balkenende avaient convenu un pacte de "non-agression" en espérant que les socialistes seraient vaincus et qu'ils pourraient construire ensemble un gouvernement de droite. Ce qui est arrivé, après le meurtre de Fortuyn, mais ce qui a échoué bientôt à cause des querelles entre les "successeurs" du prophète anti-islamique. - L'assemblée des élus ne remplit pas sa fonction. Il faut qu'un débat s'installe. Heureusement, il semble que le consigne du leader du parti social-démocrate, Wouter Bos, à "ne pas se perdre en discussions sur la tolérance", est caduque depuis la défaite cuisante des socialistes aux élections européennes du début juin. Le ministre socialiste de "l'intégration" des immigrés, M. Eberhard van der Laan, a invité deux fois M. Geert Wilders à un débat, ces derniers jours, en l'accusant d'ignorance. Wilders n'a pas encore accepté, mais il a condamné les "Sharia-socialistes" en communiqué de presse.
  • Ce qui se fait difficilement sur les plateformes de la politique, la discussion publique, elle doit être entamée sans délai. Briser l'illusion des solutions faciles, briser l'illusion qu'on puisse retourner à une Hollande de l'ère XVII. Les immigrés sont parmi nous. Ils y restent. Une deuxième et une troisième génération se porte bien. Aucun danger qu'ils voudraient introduire la "Sharia" chez nous. Aucun danger, qu'ils préconisent "le Caliphate". Wilders est un fou furieux. L'Europe, qu'il rejette, existe. - Dans sa propre province du Limbourg hollandais - est-ce qu'on aimerait se détacher de l'Interrégio Limbourg NL - idem BE - Liège BE et Aix-La-Chapelle DE? Cette coopération est un grand succès, grâce aussi aux subventions européennes. Elle a sauvé des milliers d'emplois et elle a permis le développement de toute une série d'initiatives industrielles, scientifiques (4 universités) dans un conglomérat de régions en détresse à cause des clôtures des mines de charbon, etc.
  • Les interprétations de "la culture supérieure judéo-chrétienne" que M. Wilders invoque, sont mensongères et sans aucun fondement. Il n'y a pas assez de personnes qui osent dire que l'empereur est tout nu. - On va changer cela. Les "Gutmenschen", les "sharia-socialistes", ils ont des dents. Moi, de toute façon, je vais me moquer systématiquement de toutes les énormités que M. Wilders proclame. Vous le verrez tout de suite!

Cette semaine-ci nous nous occupons d'abord de l'interview de la télé danoise du 14 juin avec Wilders. En voici l'extrait principal:

En résumant:

Il y a trop de gens d'origine musulmane en Europe. Bientôt il y en aura encore davantage, car ils se multiplient plus vite que les autres. Musulmans (y compris leurs enfants nés en Europe) ont été inoculés , dès leur naissance, d'une idéologie criminelle (l'Islam). C'est pourquoi ils ne soient pas "intégrables", même s'ils respectent les lois et les coutumes traditionnelles de nos pays. Ils représentent une destruction permanente de notre culture et de nos valeurs. C'est pourquoi il y en y tellement de criminels parmi eux.

Ces derniers devraient être déportés vers leurs pays d'origine (ou celui de leurs parents). S'ils ont une double nationalité, la nationalité européenne leur sera enlevée. Mais ce n'est pas assez: Chaque musulman qui s'occupe dans ses pensées de la Sharia, du Jihad, ou du Caliphate, sera déporté également.

Bien sûr il dit et il répète qu'il n'a aucun préjugé contre la personne des musulmans en général (pour éviter l'interdiction constitutionnele de la discrimination selon la religion). Mais il répète aussi que tous les musulmans (ou plutôt toutes les personnes d'origine de pays musulmans) participent à un projet criminel qui vise à "dominer notre culture et de la changer fondamentalement". La déportation des petits criminels n'est donc qu'un préliminaire à un nettoyage ethnique de l'Europe au moyen d'un marquage ethno-religieux.

Comme chaque nettoyeur ethnique avisé, M. Wilders a développé une tactique "salami". Commencer avec une sous-catégorie de la population visée, dont quasi tout le monde reconnait qu'il faut intervenir. Mais le hic réside dans le fait que Wilders propose à supprimer l'égalité devant la Loi. Une certaine catégorie (et leurs familles!) devra être puni plus fort que les autres. Ce qui ouvrirait la voie à traiter les autres membres de des groupes visés de la même façon. Il préconise déjà un délit d'opinion à punir avec la déportation: "penser (rien que PENSER!) à la Sharia", etc.

Remarquez: il ne s'agit plus de la liberté à exprimer une opinion, même si elle est offensante, dont M. Wilders est un si grand défenseur lorsqu'il s'agit de caricatures danoises de Mahomet, mais même la seule pensée est punissable! Comparez la "thought-police" de George Orwell dans son livre 1984.

Puisqu'il est impossible de savoir ce que quelqu'un pense et que la réflexion sur la Sharia, le jihad et le Caliphate est uniquement interdite aux gens d'origine "musulmane", la logique suivante s'impose: Tous ceux qui sont d'origine musulmane, sont suspects. Il suffit d'avoir un grand-parent d'origine moyen-orientale, pour qu'on vous interne dans un camp de concentration en attendant la déportation!

Je suis convaicu, qu'une large majorité des votants pour le "parti" de Wilders, ne le prend pas au sérieux. Il y a une catégorie de gens qui aiment bien les provocateurs qui osent dire des choses qu'eux-mêmes n'osent que penser. ou exprimer en jasant. Une enquête parmi les votants pour Wilders du 4 juin le prouve: Ils ne sont pas trop inquiétés par la soi-disante "islamisation". Ils ont marre de la langue de bois des politiciens de service.

Mais ce qui se passe ici, n'est plus un jeu d'enfant. Prenons un exemple récent. Autour de l'année 1990, un poète serbe de Bosnie publiait et déclamait ses vers plein de haine contre les Bosniaques non-serbes. On ne le prenait pas au sérieux. Trois, quatre, cinq ans plus tard, ce Radovan Karadzic, car c'est de lui que je parle, appliquait les politiques de génocide qu'il avait annoncées. Il est jugé, en ce moment par la Cour Internationale des Nations-Unies sur les crimes de guerre en Yougoslavie à La Haye. Son intention criminelle ne peut être prouvée qu'à l'aide d'une analyse de ses dires d'avant la guerre.

Mais le sens de ces procès-là n'est pas seulement la punition des criminels de guerre après coup. Les procédures délimitent aussi ce qui est dorénavant tolérable et ce qui est non-tolérable, voire criminel, dans les appèls à la haine et à la discrimination, l'élimination, de catégories entières de l'humanité. Même si ces appèls et ces agitations soient formellement pas considérés comme illégaux à la lumière de la liberté d'expression garantie par les lois.

Depuis les appèls à la déportation collective dans les pays d'Europe, promulgués dans tous les coins du monde: Israel, États-Unis, Danemark (nous y reviendrons), il est nécessaire que non seulement la Cour de Justice d'Amsterdam s'occupe de lui, mais qu'il soit cité devant la nouvelle Cour Internationale Pénale de La Haye. Aux côtés du poète/psychologue/guru Karadzic.

Mais qui osera en prendre l'initiative?

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Versions antérieures de cet article:

  • NL, repris par Medium4You (15.6)
  • EN, republié sur Euractiv (At Home in Europe) et repris par Agoravox (16.6)
  • DE, repris sur Facebook et sur plusieurs plateformes allemands (16.6, 17.6)
Publication originale: HUIBSLOG
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